🟠 Bernardo Ruiz, doyen des vainqueurs de Grands Tours encore en vie (cent ans le 8 janvier prochain), ne manque des retransmissions télévisées de La Vuelta ni le direct quotidien ni le résumé de chaque étape, le soir, confortablement installé dans son canapé à Orihuela (Communauté de Valence). La quinzaine de vainqueurs de La Vuelta venus dans la capitale espagnole célébrer les quatre-vingt dix ans de l’épreuve (la première édition fut remportée en 1935 par le Belge Gustaaf Deloor) ont eu une pensée émue pour le lauréat de 1948 ainsi que pour Angelino Soler, 85 ans, qui reste le plus jeune à s’être adjugé le classement général final(à 21 ans en 1961). Agustin Tamames, 80 ans, triomphateur voilà près de cinquante ans (en 1975), a adoré les retrouvailles à Madrid avec ses successeurs au palmarès, les plus célèbres en Espagne étant Pedro Delgado et Alberto Contador.
En cette date anniversaire, La Vuelta a voulu remettre au goût du jour des cols qui ont fait l’histoire et dont certains risquaient de tomber dans l’oubli. L’Angliru s’imposait car il incarne La Vuelta moderne. Le géant des Asturies, escaladé à neuf reprises depuis la victoire de José Maria Jiménez en 1999 et qui a consacré Alberto Contador deux fois (en 2008 et à la veille de son départ en retraite en 2017), interviendra en deuxième semaine (13e étape), pour un enchaînement identique à 2020 avec La Farrapona, autre théâtre d’un exploit de Contador (en 2014).
Si la première des dix arrivées au sommet est forcément inédite puisque La Vuelta visitera l’Italie pour la première fois, toutes les autres représentent un terrain connu. La course n’était toutefois pas retournée à Pal (Andorre) depuis le succès d’Igor Anton en 2010, à Cerler depuis 2007 alors que c’est un site d’arrivée montagneux parmi les plus présents dans l’histoire (11 fois), Valdezcaraydepuis que l’Australien Simon Clarke, toujours dans les pelotons, y avait jeté les bases de sa conquête du Grand Prix de la montagne en 2012, Larra Belagua depuis que Remco Evenepoel y prit, devant Romain Bardet, sa revanche au lendemain de sa déroute au Tourmalet en 2023, et l’Alto de El Morredero (Ponferrada) depuis la victoire d’étape d’Alejandro Valverde, autre grand d’Espagne, en 2006. La dernière grande explication aura une saveur particulière avec la spectaculaire arrivée sur la route en ciment de La Bola del Mundo, cime la plus reconnaissable depuis Madrid par ses antennes de télévision. En 2010 et 2012, Vincenzo Nibali et Alberto Contador y avaient scellé leur victoire finale. Culminant à 2258 mètres d’altitude dans la Sierra de Guadarrama, ce sera le toit de La Vuelta 25 et par conséquent la « cima Alberto Fernandez ».