🔴 La course la plus septentrionale au monde va pour la première fois s’exporter dans un autre pays que la Norvège : la Finlande et l’arrivée de la deuxième étape à Kilpisjärvi.
 Le parcours va permettre aux sprinteurs d’exprimer leur puissance lors des deux premiers jours de course. Le classement général se jouera lors des étapes du week-end avec l’arrivée au sommet de Målselv le samedi et le dimanche du côté d’Harstad.
S’il est une course qui a particulièrement manqué en 2020, tant aux amateurs de paysages grandioses qu’aux fins connaisseurs de la course cycliste, c’est bien l’Arctic Race of Norway. L’épreuve la plus septentrionale au monde offre depuis 2013 un formidable condensé des sensations les plus fortes que génère ce sport : le sprint, bien sûr, popularisé en Norvège par Thor Hushovd, premier vainqueur final et ambassadeur de l’événement depuis sa création, l’explosivité et l’escalade. Sept éditions seulement ont permis à Alexander Kristoff, Steven Kruijswijk, Sam Bennett, Silvan Dillier, Rein Taarämae, Danny van Poppel, Gianni Moscon, John Degenkolb, Dylan Teuns, Mathieu van der Poel, Bryan Coquard et Alexey Lutsenko de s’imposer dans leur spécialité respective. Certains d’entre eux ont même été révélés au plus haut niveau par l’Arctic Race of Norway, qui brille par ses scénarios non-établis. Le suspense est parfois présent jusque dans les derniers instants. Lors de la dernière édition, en 2019, lorsque les premiers coureurs avaient franchi la ligne d’arrivée de la dernière étape, on ne connaissait pas encore le vainqueur du classement général. Le Kazakh Alexey Lutsenko avait finalement devancé pour une seconde le champion de France Warren Barguil. Si le grand public ignorait encore ce dont le benjamin des van der Poel, star précoce du cyclo-cross, était capable sur la route, la diffusion internationale des images de l’Arctic Race of Norway ont annoncé, en 2018 et 2019, tout ce qui a fait le piment de la première semaine du Tour de France 2021.
Si Van der Poel s’était imposé d’emblée à Kirkenes, tout près de la Russie, l’Arctic Race of Norway va, pour la première fois, franchir une frontière pour l’arrivée de la deuxième étape en territoire finlandais. Pour la première fois aussi, l’épreuve démarrera de Tromsø, la ville la plus emblématique du nord de la Norvège. La commune avait connu deux arrivées finales en 2014 et 2017. La première étape, jeudi 5 août, emmènera les coureurs vers le sud pour effectuer une boucle avant de revenir vers la ville départ. Avant de rejoindre le circuit final, le peloton laissera sur sa droite la cathédrale Arctique : Ishavskatedralen avant d’emprunter le pont de Tromsø, permettant de faire le lien entre le continent et l’île. Il restera alors aux coursiers trois tours de 8,5 km. Une côte répertoriée (1,2 km à 8 %) située à 2,5 km de l’arrivée permettra d’écrémer le peloton où le coureur levant les bras rejoindra les deux derniers vainqueurs à Tromsø : Alexander Kristoff et Dylan Teuns.
Au deuxième jour de course, Nordkjosbotn accueillera pour la première fois les coureurs de l’Arctic Race. Le peloton sortira de Norvège pour couvrir les douze derniers kilomètres en Finlande. À mi-étape, les coureurs longeront le Storfjord puis entreront dans une vallée avant de monter jusqu’à atteindre les 500 m d’altitude à Kilpisjärvi. Malgré les quatre difficultés répertoriées le long des 172 km, l’étape semble convenir aux sprinteurs, sauf à ce que le vent fasse exploser le peloton sur une partie très dégagée aux confins des deux pays.
La troisième étape aura un air de « déjà vu ». Les 184,5 km du jour entre Finnsnes et Målselv seront identiques à celle du 15 août 2015, à une exception près, la première boucle sur l’île de Senja se fera dans le sens inverse par rapport au parcours d’il y a cinq ans. C’est l’étape-reine. Elle compte cinq prix de la montagne dont l’arrivée au sommet (3,7 km à 7,8 %) dans la station de ski de Målselv où le Belge Ben Hermans s’était imposé. La bataille pour le classement général final devrait se jouer sur les pentes conduisant à l’«Alpine village ».
Si la dernière étape du Tour de France évoque pour le grand public une promenade de santé pour les coureurs, ce ne sera une nouvelle fois pas le cas pour ceux de l’Arctic Race. La quatrième étape longue de 161 km entre Gratangen et Harstad est taillée pour les puncheurs. La ville départ accueille pour la première fois la course. Cette dernière étape longera les fjords dans sa première partie où le peloton essuiera trois difficultés répertoriées avant d’entrer dans le circuit final de 8,5 km d’Harstad. C’est dans cette même ville que la première édition a pris fin avec pour vainqueur Thor Hushovd, acclamé par une foule aussitôt conquise par l’épreuve naissante. Son compatriote Alexander Kristoff y avait remporté la première étape en 2015. Deux ascensions de la côte Novkollen (1,4 km à 6 %) et la montée finale, par paliers, annoncent un suspense renouvelé jusqu’au bout.