🔴 L’expert de Paris-Nice, c’est Richie Porte, 36 ans. Il sera le seul double vainqueur de l’épreuve au départ de la 79e édition dans les Yvelines le dimanche 7 mars. Le seul aussi à avoir réalisé le doublé depuis Alberto Contador en 2010. Ses succès de 2013 et 2015, lorsqu’il courait pour le Team Sky, prioritairement au service de Chris Froome sur le Tour de France, ont façonné sa carrière jusqu’à ce qu’il connaisse une nouvelle jeunesse en septembre dernier, troisième de la Grande Boucle !
Il n’est que le deuxième Australien à être monté sur le podium final du Tour de France (après Cadel Evans, deuxième en 2007 et 2008, vainqueur en 2011), en même temps que les Slovènes Tadej Pogacar et Primoz Roglic. Voilà qui valait bien un retour triomphal au pays malgré les restrictions de voyages en vigueur à l’intersaison. Avec sa femme et ses deux enfants, dont la petite Eloise, née pendant le Tour 2020, ils ont atterri le 5 décembre à Perth pour se soumettre aux quatorze jours de quarantaine en vigueur sur l’île-continent avant de rallier la Tasmanie d’où il est originaire.
En janvier, il s’est imposé comme presque tous les ans au sommet de Willunga Hill (pour la septième fois !), à l’occasion du Santos Festival of Cycling qui remplaçait le Tour Down Under, réunissant cette fois-ci exclusivement des coureurs des antipodes. Membre de l’équipe nationale, il a gagné l’étape-reine devant son jeune coéquipier Luke Plapp, 20 ans, s’excusant de n’être pas à son niveau habituel de janvier.
Dans quelle condition aborde-t-il son premier rendez-vous européen de 2021 ? « Je ne suis pas vraiment en mesure d’exprimer mes ambitions pour ce Paris-Nice, répond-il. Je viens juste de rentrer d’Australie et c’est déjà une course très compliquée à gagner en temps normal. Là, je ne sais pas du tout dans quel état de forme je me trouve. Je n’ai couru qu’en janvier en Australie alors que mes adversaires ont participé à des courses d’un niveau déjà très relevé en Europe. »
En revanche, il n’ignore rien de la nature de la Course au Soleil. « Paris-Nice n’est pas une course facile à gagner, donc l’avoir remportée deux fois, c’est valorisant, ajoute-t-il. C’est une épreuve particulière pour moi. Vivant à Monaco, je m’entraîne essentiellement sur les routes autour de Nice. J’ai donc l’impression de courir à domicile vers la fin de la semaine. C’est aussi une course piégeuse avec du vent de côté les premiers jours et de la montagne le deuxième week-end. C’est une épreuve difficile pour tout le monde. »
Sa 9e participation à la Course au soleil marquera aussi son retour au bercail, dans la formation désormais appelée Ineos Grenadiers dont le leader, pour l’occasion, risque fort d’être Tao Geoghegan Hart. Le vainqueur du Giro 2020 s’est montré déjà bien en jambes sur les routes escarpées du sud de la France : 10e (et 2e de la dernière étape) du Tour des Alpes Maritimes et du Var. « Nous avons une très forte équipe pour ce Paris-Nice, conclut Richie Porte. J’aimerais donc avant tout jouer un rôle dans un mouvement collectif, aider le groupe à gagner, avec qui que ce soit. Surtout, j’ai très hâte de reprendre ! »