🔴 Tel le phénix, le Tour de Hongrie renaît toujours de ses cendres.
Créé en 1925 à Budapest, le Tour de Hongrie sera une fête populaire et un incroyable succès sportif jusqu’en 1965, année de son premier arrêt.
Il faut attendre 1993 pour voir renaître à nouveau l’épreuve à l’initiative de la fédération hongroise de cyclisme. Cette deuxième naissance dure jusqu’en 2009, date à laquelle on remplace la course pour un tour plus vaste, le Tour d’Europe Centrale.
Mais grâce à l’abnégation et au travail de locaux passionnés, le Tour de Hongrie repart à nouveau en 2015, en catégorie 2.2 où se mêlent les meilleurs espoirs mondiaux et quelques équipes internationales.
Depuis l’année dernière, l’épreuve a grandi et s’est vu attribuer une catégorie 2.1 par l’UCI, s’ouvrant de fait, à des formations plus prestigieuses, comme cette année, Cofidis Solutions Credits, Androni Giocattoli-Sidermec, Neri Sottoli-Selle Italia ou encore Israel Cycling Academy, des équipes continentales pro qui disputent tous les ans les Grands Tours (le Tour de France, le Giro et la Vuelta).
FAVORIS
Le tenant du titre, Manuel Belletti (Androni Giocattoli-Sidermec) sera présent pour défendre sa couronne; l’an passé, il avait pris le maillot de leader après avoir remporté la 2e étape et l’avait conservé jusqu’au bout, remportant du coup sa toute première course à étapes. Belletti est en grande forme. Il sort tout juste du Tour d’Italie où il s’est mêlé au gratin mondial du sprint, finissant 4 fois dans le Top 10 sur des sprints massifs.
Les autres coureurs qui viennent pour empêcher sa suprématie: une star des pelotons depuis des années, le vétéran italien de 36 ans, Giovanni Visconti (Neri Sottoli-Selle Italia). Trois fois champion d’Italie (2007, 2010, 2011), double vainqueur d’étape sur le Giro (en 2013), le turinois ne vient pour faire de la figuration: il ambitionne clairement la victoire finale.
Un autre coureur qui vient pour s’illustrer pour remporter a minima une étape : le Français Hugo Hosfstetter de l’équipe Cofidis, Solutions Crédits. A 25 ans, il fait partie de cette jeune génération de coureurs très prometteurs, doué à la fois dans les sprints massifs et dans les classiques du Nord: son tableau d’honneur en fait pâlir plus d’un: 5e du GP de Francfort il y a quelques semaines, 2e du GP de Denain l’année dernière, il a réussi l’exploit de finir 19e de Paris-Roubaix ce printemps. Et dire que le meilleur est à venir…
Dans cette même équipe, un habitué des joutes cyclistes, l’Espagnol Luis Angel Maté, qui court sa 12e saison au plus haut niveau. L’Andalou de 35 ans vient en Hongrie pour tenter de remporter la première course à étapes de sa carrière, lui qui a couru 13 Grands Tours et déjà terminé à la 19e place de la Vuelta.
Mais les supporters hongrois n’auront d’yeux que pour leur star, la future pépite du cyclisme mondial, celui sur qui repose tous les espoirs des passionnés de la petite reine magyar: Attila Valter (CCC Development Team), déjà meilleur jeune du Tour de Hongrie l’année dernière. Avec un prénom à faire trembler ses adversaires, le terrible jeune grimpeur hongrois a pris part à sept courses à étapes cette année: il a terminé six fois dans le top 10 (dont 4 podiums). Il a fait du Tour de Hongrie 2019 son objectif principal. Une manière de conforter un peu plus son leadership sur le cyclisme de son pays mais aussi un moyen parfait pour continuer sa progression dans une grande équipe WorldTour l’année prochaine. Pour amener son projet à terme, Valter sera aidé par son coéquipier, le Polonais Kamil Malecki, deuxième l’année dernière.
A noter aussi la présence de l’infatigable rouleur tchèque Jan Bárta (Elkov-Author) qui est rentré au pays aidé ses jeunes compatriotes. Mais point de retraite pour l’éternel attaquant, six fois champion national et vainqueur de la prestigieuse Settimana Coppi e Bartali, qui a remporté cette année le Tour du Loir-et-Cher. Avec Bárta, une chose est sûre, il y aura du spectacle… et des échappées!
PARCOURS
Le 40e Tour de Hongrie se disputera du 11 au 16 juin 2019. Les 132 coureurs iront au coeur du pays magyar pour six étapes, aux profils aussi divers que variés: du plat, des bosses, des montagnes… Tous les types de coureurs auront l’occasion de montrer leur qualité: les sprinteurs, les puncheurs et les grimpeurs pourront tour à tour exprimer leurs talents.
Pour inaugurer ce Tour de Hongrie: un prologue plat comme la main de 4 km dans la station balnéaire de Siófok, le long du Lac Balaton. Le lac le plus vaste d’Europe Centrale viendra mettre en appétit les spécialistes du genre et désigner le tout premier leader du 40e Tour de Hongrie.
La première étape de 194 km entre Velence (Venise en hongrois) et l’ancienne capitale du pays, Esztergom devrait logiquement amener un sprint massif, malgré deux petites bosses dans les 50 derniers kilomètres.
La deuxième étape entre Balassagyarmat et Miskolc est propice aux attaques: deux belles côtes viennent corser la course. Un petit groupe d’échappés solides et suffisamment bons grimpeurs peuvent profiter du dénivelé et de la longueur de l’étape: 201 km.
C’est de plus en plus rare mais pourtant toujours intéressant, nous aurons deux demi-étapes le 4e jour: une de 115 km le matin et 65 km l’après-midi. Par deuxième fois dans la même journée, les sprinteurs auront l’occasion de se mettre en évidence et faire parler leur pointe de vitesse!!
La veille de l’arrivée, pour la 4e étape, place à l’étape reine, entre Karcag (la ville du plat national, le goulash!) et Gyöngyös-Kékestető. 1453 mètres de dénivelé sur les 40 derniers kilomètres: avec un final très dur, un véritable col pour monter sur le point culminant du pays (1014 mètres). Le vainqueur final sera probablement décidé au sommet de ce col qui fera la part belle aux véritables grimpeurs.
Enfin, la 5e et dernière étape entre Kecskemét et Székesfehérvár sera dédiée aux sprinters. Longue de 169 km, ceux qui auront le mieux digéré la montée de la veille seront en mesure de remporter la victoire d’étape; ainsi les cartes seront redistribuées au départ et ce ne seront pas forcément les tous meilleurs sprinteurs qui gagneront, mais les plus frais.
