Le retour d’Euskadi, les premiers pas de Burgos-BH, Cofidis avec Bouhanni et Caja Rural-Seguros RGA en habituée : les équipes invitées sur La Vuelta 18 promettent du mouvement dans leur quête de succès entre Malaga et Madrid.
COFIDIS : BOUHANNI ET “UNE EQUIPE DYNAMIQUE”
“La Vuelta fait partie de l’identité Cofidis, qui est très impliqué en Espagne”, et Christian Guiberteau attend donc de ses coureurs “un comportement qui permette d’être acteur. Et après, la conséquence, la cerise sur le gâteau, c’est une victoire d’étape et on fera tout pour obtenir cet objectif. C’est clair, on a les armes pour aller chercher une victoire. Il faut y croire. Mais je sais aussi que c’est très difficile”.
Parmi les armes à disposition du directeur sportif de Cofidis, Nacer Bouhanni retrouve une épreuve sur laquelle il avait décroché deux victoires d’étape en 2014 et à laquelle il n’a plus participé depuis 2015 (abandon à la 8e étape). “Nacer a souffert d’une gastro-entérite qui ne lui a malheureusement pas permis de finir le Tour de Pologne”, explique Christian Guiberteau. “Mais il se rétablit bien et devrait être dans une condition optimale pour le début de la Vuelta avec des étapes qui peuvent lui correspondre dans la première semaine. Nacer aura aussi un lanceur avec lui, et puis certains équipiers pourront lui apporter un soutien complémentaire”, poursuit le directeur sportif. “Il ne s’agit pas de monter un train, c’est très compliqué sur La Vuelta surtout qu’il y a tout le temps des bosses qui mettent les sprinteurs et leurs équipiers à mal. Le profil type du sprinteur sur La Vuelta, c’est plutôt Trentin (4 victoires d’étape en 2017) que Kittel”.
Christian Guiberteau espère voir ses coureurs profiter d’une course ouverte avec une “équipe dynamique. On a quelqu’un comme Jesus Herrada qui a fait un très bon championnat d’Europe (4ème) et qui sera en bonne condition et très motivé pour La Vuelta. Il n’y a pas autant d’équipes de sprinteurs pour contrôler la course comme sur le Tour de France, donc c’est intéressant d’avoir quelqu’un dans l’échappée. Si ça arrive au sprint, ça arrive au sprint, mais si on a quelqu’un dans l’échappée c’est très bien parce qu’on peut jouer la gagne aussi de cette façon.”
LE RETOUR D’EUSKADI : “IL N’Y A PAS DE MOTS”
Cinq ans après la disparition de l’emblématique maillot naranjo d’Euskaltel, la formation Euskadi-Murias vient marquer le retour d’une équipe basque sur le grand tour national. “C’est un rêve qui me suivait depuis la création de cette équipe”, savoure Jon Odriozola, à la tête du projet Euskadi-Murias depuis sa naissance en 2015 après avoir déjà participé aux trois grands tours en tant que coureur puis comme directeur sportif d’Euskaltel-Euskadi. “Ici, le cyclisme se vit d’une manière particulière et il manquait seulement un projet comme celui d’Euskadi-Murias pour reprendre place sur le devant de la scène.”
Le retour est d’autant plus savoureux que le peloton de La Vuelta évoluera sur les routes du Pays basque avec une 17ème étape qui verra les coureurs traverser Bilbao entre Getxo et l’arrivée inédite à Balcón de Bizkaia. “C’est notre étape-reine”, annonce Jon Odriozola. “Il sera difficile d’y décrocher un résultat parce qu’elle arrive à la fin de La Vuelta, nos coureurs manquent d’expérience et seront fatigués, et tout le monde nous surveillera parce qu’ils savent ce que cette étape représente pour nous. Une étape de La Vuelta à Bilbao, pour une équipe qui porte le nom d’Euskadi, il n’y a pas de mots.”
Pour sa première saison au niveau Continental Pro, Euskadi-Murias a déjà décroché six victoires, la dernière la semaine dernière avec Enrique Sanz sur la Volta a Portugal. Sur La Vuelta, Jon Odriozola compte sur une équipe “combative pour se battre pour les étapes. Avec Jon Aberasturi, j’ai beaucoup d’espoir pour les étapes qui arrivent au sprint. Mikel Bizkarra et Oscar Rodriguez peuvent s’illustrer dans la montagne. Et Edu Prades et les autres doivent viser les autres étapes.”
BURGOS-BH : “MONTRER NOS QUALITÉS”
Burgos-BH a également profité de son ascension au niveau Continental Pro pour décrocher sa première invitation sur La Vuelta. “C’est notre objectif de l’année”, explique le directeur sportif Jose Cabedo, qui espère avoir plus de réussite après une année marquée par les difficultés, notamment les blessures des deux talents Silvio Herklotz et Matvey Mamykin (le Russe a quitté l’équipe début août). “Depuis le mois de juin, on a pu bien travailler avec les coureurs prévus sur La Vuelta et on sera à 100%”, annonce-t-il. “Nous voulons montrer que nous avons les qualités pour être là”, appuie Jose Cabedo. En vue de La Vuelta, la formation espagnole s’est attaché les services du Néerlandais Jetse Bol, recruté début août pour servir de “référence au reste de l’équipe”, selon son directeur sportif. “Il a fait une très bonne Vuelta l’an dernier. Il était leader virtuel sur deux étapes et a participé à des échappées qui se sont disputées la victoire d’étape”.
Jose Cabedo avance également les qualités offensives de coureurs comme Diego Rubio (7e de la récente Ordiziako Klasika) et Pablo Torres pour “jouer notre carte dans des échappées qui peuvent aller au bout”. Enfin, le Portugais José Mendes apportera également son expérience avec cinq grands tours au compteur (tous terminés, 22ème de La Vuelta en 2013). “On veut voir ce qu’il peut faire en montagne et s’il peut nous apporter un top 20 au général pour notre première Vuelta”, annonce Jose Cabedo.
CAJA RURAL-SEGUROS RGA : “SE MONTRER SUR TOUS LES TERRAINS”
Habituée de La Vuelta, à laquelle elle participe chaque année depuis 2012, la formation Caja Rural-Seguros RGA s’avance vers Malaga et le départ de La Vuelta 2018 avec “une équipe jeune et équilibrée”, selon son directeur sportif Eugenio Goikoetxea. Objectif pour l’équipe navarraise, habituée à s’illustrer dans des échappées auréolées de succès (victoire aux Lagos de Covadonga en 2012 pour Antonio Piedra, classements de la montagne pour Luis Leon Sanchez en 2014 et Omar Fraile en 2015) : “se montrer sur tous les terrains”.
“La Vuelta est la course qui nous anime toute l’année”, explique Eugenio Goikoetxea. “D’abord on travaille dur pour obtenir l’invitation, et ensuite pour arriver dans les meilleures conditions et avoir un bon comportement. La Vuelta nous fait rêver en elle-même. Nos sponsors sont des entreprises espagnoles et il est essentiel pour nous de chercher des raisons de se réjouir sur chaque étape.”
Après le départ de David Arroyo, Sergio Pardilla apportera l’expérience de ses 34 ans et ses trois places dans le top 20 de La Vuelta (15ème en 2017, son meilleur résultat). “Il sera notre leader et capitaine”, pose Eugenio Goikoetxea au sujet du récent 6e de la Vuelta a Burgos. “Nous avons Nelson Soto pour les sprints, il a une grosse pointe de vitesse. Quelqu’un comme Lluis Mas est plus un chasseur d’étapes sur tous les terrains”.