Pour la création du label « Route du Tour », appelé à terme à devenir une référence notamment pour les cyclistes amateurs qui s’attaquent aux routes de montagne de la Grande Boucle, la montée de l’Izoard a été saluée par des parrains de prestige. En pleine séance de reconnaissances en vue de l’arrivée du 20 juillet prochain, Romain Bardet et Pierre Latour ont posé pied à terre le temps de deviser sur l’Izoard avec Bernard Thévenet, l’un des maîtres des lieux. Ne manquaient plus que Bobet et Coppi…
« Route du Tour » : une histoire, un label
Ce ne sont pas tout à fait des routes comme les autres. L’histoire du Tour de France se construit sur le bitume où les coureurs suent, bataillent, tremblent et rêvent. « La montée à l’Izoard en 1975, c’est ma plus grosse émotion », confiait ce matin Bernard Thévenet à Romain Bardet au moment de l’encourager à partir pour la première fois, à l’entraînement pour l’instant, à l’assaut de cette ascension hors-normes. Le hasard des rencontres entre géants a permis de lancer avec élégance le label « Route du Tour », qui sera attribué pour cette année à trois ascensions au programme de l’édition 2017 : la Planche des Belles Filles, le col de Peyra Taillade, et donc l’Izoard. Sur ces routes, une signalétique fidèle à l’univers du Tour s’adresse en particulier aux nombreux « cyclos » qui défient eux-aussi les ascensions de prestige de la Grande Boucle. Les rendez-vous en perspective sur la « Route du Tour » sont nombreux. Le premier a eu lieu ce matin à Briançon, où 70 cyclistes amateurs se sont lancés à l’assaut du géant Izoard, en empruntant la route de La Course by le Tour. Parmi eux, Charlotte Bravard et Roxane Fournier, pensionnaires de la formation professionnelle FDJ Nouvelle Aquitaine Futuroscope, en ont profité pour effectuer un premier repérage avant leur rendez-vous du mois de juillet.
Le Tour de France et l’Izoard
Le Belge Philipe Thys a été le premier coureur du Tour de France à atteindre l’Izoard en 1922. Depuis, la Grande Boucle a franchi à 33 reprises ce col rendu mythique grâce à son paysage lunaire à la Casse Déserte. Les plus grands grimpeurs du peloton comme Coppi (1949-1951), Bahamontes (1958-1962) ou Merckx (1972) l’ont dominé. Mais personne ne s’y est encore imposé. Cette année, une arrivée (en l’occurrence celle de la 18e étape) sera pour la toute première fois jugée au col. Ce final de prestige rappelle ceux de l’Aubisque en 2007, du Tourmalet en 2010 ou encore au Galibier en 2011. Quelques heures avant le peloton du Tour de France, les femmes auront elles aussi l’honneur de s’attaquer aux redoutables pentes de l’Izoard dans le cadre de la 4e édition de La Course by le Tour. Pas de Champs-Elysées cette année, l’épreuve délocalisée pour l’occasion dans les Hautes-Alpes offrira sur les 67 kilomètres de course un panorama d’exception aux concurrentes.
Bernard Thévenet et l’Izoard
« Ô Izoard, à l’énoncé de ton nom j’en ai des frissons. Je t’ai escaladé à quatre fois dans le Tour de France et chaque passage me reste en mémoire. Bien sûr le plus marquant est celui de 1975 lorsque Louison Bobet m’avait demandé d’entrer seul dans la Casse Déserte et de passer ce sommet en tête si je voulais devenir un champion. Un soleil ardent rendait les routes brûlantes mais une foule déchaînée m’encourageait. C’était un partage, presque une communion. Ces quelques minutes restent le plus inoubliable souvenir de ma carrière. Merci Ô Izoard, toi sans qui je ne serais pas devenu ce que je suis »
« L’Izoard offre un décor unique, avec notamment la Casse Déserte, pour magnifier les exploits des champions du Tour. Le 20 juillet prochain, pour la toute première arrivée d’étape au sommet de ce col mythique, ceux qui ne le connaissent pas encore pourront découvrir ce lieu exceptionnel, par son esthétisme et ce qu’il représente dans la légende du Tour. C’est tout un symbole que l’Izoard soit le premier col à bénéficier du label « Route du Tour », pour que les visiteurs du monde entier et en particulier les cyclos, puissent se mettre dans la peau des champions quand ils viendront le gravir ».
L’Etape du Tour : Entrez dans la légende
Vivre le mythe de la Grande Boucle, sur les mêmes routes et dans les mêmes conditions que les cyclistes professionnels du Tour de France : c’est la promesse que tient l’Etape du Tour depuis 1993.
Le défi, cette année, pour les 15 000 cyclosportifs de 72 nationalités différentes sera historique. Le 16 juillet, cap sur l’Izoard pour une arrivée inédite en altitude (2 360 m) que les passionnés atteindront avec quatre jours d’avance sur le peloton du Tour.