🟠 Comme pour la composition d’un grand vin, la préparation d’un parcours nécessite un assemblage subtil. Les derniers crus de Paris-Nice étant d’excellente facture, les organisateurs sont restés fidèles à leurs ingrédients favoris, apportant une petite touche de nouveauté qui donne sa saveur au millésime. « Nous avons trouvé avec le temps une formule équilibrée, où il y en a pour tous les goûts, tout en conciliant intérêt de la course et sécurité des coureurs », résume François Lemarchand. Le parcours de la 82e édition respecte donc les fondamentaux : boucle dans les Yvelines, étape de « bordures », chrono, ascension de moyenne montagne, arrivée pour sprinteurs, chance aux baroudeurs et week-end palpitant autour de Nice. Chaque journée de course présente cependant sa spécificité.
Ainsi, pour le 15e départ de l’épreuve dans les Yvelines, autour des Mureaux, l’esprit des dernières éditions est conservé avec une boucle de 100 km, une deuxième moitié moins longue et un final en faux plat montant. Deux belles bosses sont à franchir à deux reprises, la dernière à 12 km de la ligne. La deuxième étape entre Thoiry et Montargis peut donner lieu à des cassures si les rafales s’en mêlent, d’autant plus que les changements de direction du parcours s’y prêtent. Mais l’arrivée rectiligne est également idéale pour les sprinteurs. Le contre-la-montre par équipes d’un nouveau genre étrenné l’an dernier a convaincu tout le monde et sera reconduit autour d’Auxerre, avec un kilométrage plus réduit (26,9 km) et surtout un terrain plus vallonné, notamment dans le final, qui devrait encore donner lieu à de belles joutes tactiques, le temps étant à nouveau pris sur le premier coureur.
La course fait le lendemain son retour dans le Beaujolais. Hommage est rendu au Mont Brouilly, qui n’avait pu recevoir la course en 2016 en raison de la neige et qui sera gravi à deux reprises dans cette étape difficile, avec 3 300 mètres de dénivelé positif. Le col du Fut d’Avenas, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, devrait aussi inspirer les ambitieux. La deuxième belle chance pour les sprinteurs se situe le lendemain dans l’étape vers Sisteron, porte de la Provence et rendez-vous habituel de la Course au soleil, où la boucle finale sera raccourcie pour une arrivée longue, large et idéale pour les finisseurs.
La Colle-sur-Loup, privée de son étape en 2023 en raison d’un vent violent et capricieux, offrira le vendredi un remarquable terrain d’expression pour les attaquants : 70 km de plat après le départ de Sisteron, et puis les bosses se succèdent et permettent aux audacieux de tenter leur chance, notamment dans le final, ponctué de beaux « raidards ».
Durant le week-end final, l’étape reine du samedi donnera aux coureurs un avant-goût de Tour de France. Comme en juillet, les coureurs graviront la Colmiane et prendront la direction d’Isola 2000, mais pour bifurquer vers Auron, où la station de ski leur propose une ascension régulière d’un peu plus de 7 km avec des pointes à 9%. Une montée inédite mais qui s’annonce néanmoins décisive. L’étape du dimanche épouse en partie le parcours du contre-la-montre final du Tour 2024, notamment avec une courte montée au Col d’Èze, ponctuée d’une nouveauté intéressante : la descente vers Nice après le passage du chemin du Vinaigrier est beaucoup plus courte, la fin de l’ascension ne se trouvant qu’à 9 km de l’arrivée sur la Promenade des Anglais. Tout retard pris au sommet sera difficile à combler.
Ø Les étapes de Paris-Nice 2024
Dimanche 3 mars, 1ère étape : Les Mureaux > Les Mureaux, 157,7 km
Lundi 4 mars, 2ème étape : Thoiry > Montargis, 177,6 km
Mardi 5 mars, 3ème étape : Auxerre > Auxerre (clm par équipes), 26,9 km
Mercredi 6 mars, 4ème étape : Chalon-sur-Saône > Mont Brouilly, 183 km
Jeudi 7 mars, 5ème étape : Saint-Sauveur-de-Montagut > Sisteron, 193,5 km
Vendredi 8 mars, 6ème étape : Sisteron > La-Colle-sur-Loup, 198,2 km
Samedi 9 mars, 7ème étape : Nice > Auron, 173 km
Dimanche 10 mars, 8ème étape : Nice > Nice, 109,3 km